L'ANGE QUI DANSE
Je t’attendrai devant la sculpture dorée
un sourire enjoué ; et tes cheveux défaits
Essaimeront une bataille sur le boulevard
Sur le boulevard, boulevard
Tu diras quelques mots de la défunte princesse
Une douce ironie de malice mâtinée
En plein jour, à quoi servent les feux de détresse ?
Ils clignotent et personne ne songe à s’arrêter
Personne, personne
Et tu diras encor que je t’ai oubliée
Comme le font les poètes quand ils tronquent le sort
J’aurais dû respecter tes ultimes E muets
Et j’ai parlé trop vite, et j’ai parlé trop fort
Trop fort, trop fort
J’essaierai de me taire, je lirai dans tes yeux
La musique limpide et fragile de tes phrases
Pour voir si elle résistent à l’épreuve du feu
Pour voir si elles crépitent, pour voir si elles s’embrasent
S’embrasent, s’embrasent
Mais non ! Voilà que je m’évade, que je divague
Il n’y aura qu’un barman aux manières empressées
Trop de bruit dans la salle et pas celui des vagues
C’est à Dieppe, c’est à Dieppe qu’elles se sont enroulées
Enroulées, enroulées
Et pour la dernière fois, concède-moi cette chance
Le bonheur absolu de t’avoir éclairée
Pour que sous tes paupières tu trouves l’Ange qui danse
Qui Lui saura se perdre dans tes cheveux défaits
Qui Lui saura se perdre dans tes cheveux défaits.